lundi 25 février 2013

Edna Mazya: Radioscopie d'un adultère



               

 « Par un des derniers jours de l’hiver, je quittai le Technion deux heures plus tôt que prévu, la gorge m’irritait, je ne me sentais pas vraiment mal, mais la pensée de passer une après-midi pluvieuse avec ma femme m’excitait, (...) – elle adore dormir, et à son âge ça lui va si bien. ». C’est la première phrase du roman, qui s’étend sur dix-neuf lignes. Le héros, Ilan Ben Nathan, professeur renommé et respecté d’astro-physique au Technion, rentre plus tôt que prévu, sa femme n’est pas là, le doute s’installe et le ronge, vite confirmé car elle est maladroite, il découvre l’amant, et...
    Quand on a quarante-huit ans et qu’on a épousé une beauté de vingt-cinq ans, il ne faut pas s’étonner si elle vous trompe. Quand on tue l’amant de sa femme, il ne faut pas s’étonner de trouver de l’aide auprès de sa mère yekke (Juive ashkénaze). Il ne faut pas s’étonner non plus de l’enquête initiée par la jeune femme, rendue folle d’inquiétude et de frustration par la disparition de son fougueux amant, ni des personnages bizarres rencontrés depuis le meurtre. 
    De la découverte de l’adultère au dénouement semblable à un coup de tonnerre en plein été, autrement dit totalement inattendu, le héros évolue au gré de la jalousie, de la culpabilité, du désespoir, et surtout de la passion qu’il ressent pour Naomi, sa très jeune et très jolie femme. Il est d’autant plus difficile pour lui de garder le secret que son meilleur ami est commissaire de police, et qu’il le rencontre régulièrement... Tout le suspense tient en quelques questions : Ilan va-t-il craquer et se livrer ? sa femme et son ami vont-ils le confondre ? sa mère va-t-elle le livrer à la police, incapable de supporter le poids énorme de ce secret ?
    La force du roman se dégage essentiellement de l’emploi de la première personne, procédé d’autant plus frappant qu’il est écrit par une femme, Edna Mazya, née en 1949 à Tel-Aviv, metteur en scène à succès considérée par Haaretz comme « la première dame du théâtre israélien ».  Radioscopie d’un adultère, son premier roman, est un best-seller en Israël. Sa mère, Juive viennoise, a certainement inspiré la figure de la mère d’Ilan, femme forte qui offrira à son fils, à qui elle a fait subir une enfance quelque peu chaotique, le plus beau cadeau qui soit, si tant est que l’on puisse parler de beauté dans cette sombre et drôle histoire d’adultère, de jalousie, de meurtre et de rédemption....


Editions Liana Levi, 2008, pour la traduction française.


Traduit de l’hébreu par Katherine Werchowski.






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