C’est
un roman dont on craint de ne voir jamais arriver la fin. Fin que l’on connaît
depuis le début, puisque Sur le vif
est conçu à partir d’un flash-back, qui consiste en la mort de l’héroïne
dans un accident de voiture sur une autoroute allemande. L’héroïne, c’est une
architecte israélienne, Ilana, flanquée d’un père pionnier, élevée dans
l’idéologie des bâtisseurs d’Israël, ayant dérivé par réaction vers
l’ultra-gauchisme et par passion vers l’architecture, mariée à un rescapé de la
Shoah devenu historien spécialisé de la Shoah, liée à un amant palestinien
metteur en scène rencontré lors du projet fou de ladite héroïne de construire
un monument pour la paix à Jérusalem, inspiré des soukkot (cabanes construites lors de la fête de Soukkot).
Donc, les personnages principaux de ce
roman divisé en quatre parties lisibles (à condition d’avoir la patience de
supporter la lourdeur du style et les aventures de cette Ilana au pays de la
paix virtuelle) sont en fait d’énormes clichés sur lesquels se base une
histoire aussi inutile qu’insipide. Le pionnier idéaliste, la fille gauchiste
et complètement illuminée, le mari ashkénaze plongé dans la Shoah et l’amant
palestinien qui lui fait perdre tous ses moyens même par téléphone (à Ilana,
pas au mari) sont autant de prétextes à un roman servant une histoire
invraisemblable, ce qu’on lui aurait pardonné, au moyen d’un style à l’opposé
de la légèreté, ce qu’on ne pardonne plus. Il faut ajouter à cet amant
improbable toute la liste des amants d’Ilana, car c’est une femme fatale qui a
eu des aventures avec tous ses camarades d’université à présent dispersés dans
le monde et qui la soutiennent dans son utopique projet de monument pour la
paix voué à l’échec dès le départ par l’accident de voiture.
En fait, toute cette salade ressemble à du Régine Déforges à la juive, car Ilana est, à l’instar de sa très inspirée créatrice, pétrie des textes bibliques qu’elle ne cesse de citer pour apporter du poids à son projet architectural et au récit qui s’en serait largement passé. De même qu’on se serait passé des scènes décrivant Ilana et Saïd assouvissant leur appétit le plus souvent dans une voiture, symbole certainement de ce personnage volatile évoluant entre le New Jersey, Paris et Jérusalem en pleine guerre du Golfe. Rien ne nous aura été épargné, à part le monument pour la paix.
En fait, toute cette salade ressemble à du Régine Déforges à la juive, car Ilana est, à l’instar de sa très inspirée créatrice, pétrie des textes bibliques qu’elle ne cesse de citer pour apporter du poids à son projet architectural et au récit qui s’en serait largement passé. De même qu’on se serait passé des scènes décrivant Ilana et Saïd assouvissant leur appétit le plus souvent dans une voiture, symbole certainement de ce personnage volatile évoluant entre le New Jersey, Paris et Jérusalem en pleine guerre du Golfe. Rien ne nous aura été épargné, à part le monument pour la paix.
roman
traduit de l’hébreu par Valérie Zenatti
Sabine Wespieser éditeur, 2008-10-09
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