« Par un des derniers jours
de l’hiver, je quittai le Technion deux heures plus tôt que prévu, la gorge
m’irritait, je ne me sentais pas vraiment mal, mais la pensée de passer une
après-midi pluvieuse avec ma femme m’excitait, (...) – elle adore dormir, et à
son âge ça lui va si bien. ». C’est la première phrase du roman, qui
s’étend sur dix-neuf lignes. Le héros, Ilan Ben Nathan, professeur renommé et
respecté d’astro-physique au Technion, rentre plus tôt que prévu, sa femme
n’est pas là, le doute s’installe et le ronge, vite confirmé car elle est
maladroite, il découvre l’amant, et...
Quand on a quarante-huit ans et qu’on a
épousé une beauté de vingt-cinq ans, il ne faut pas s’étonner si elle vous
trompe. Quand on tue l’amant de sa femme, il ne faut pas s’étonner de trouver
de l’aide auprès de sa mère yekke (Juive ashkénaze). Il ne faut pas s’étonner non plus de
l’enquête initiée par la jeune femme, rendue folle d’inquiétude et de frustration
par la disparition de son fougueux amant, ni des personnages bizarres
rencontrés depuis le meurtre.
De la découverte de l’adultère au
dénouement semblable à un coup de tonnerre en plein été, autrement dit
totalement inattendu, le héros évolue au gré de la jalousie, de la culpabilité,
du désespoir, et surtout de la passion qu’il ressent pour Naomi, sa très jeune
et très jolie femme. Il est d’autant plus difficile pour lui de garder le
secret que son meilleur ami est commissaire de police, et qu’il le rencontre
régulièrement... Tout le suspense tient en quelques questions : Ilan
va-t-il craquer et se livrer ? sa femme et son ami vont-ils le
confondre ? sa mère va-t-elle le livrer à la police, incapable de
supporter le poids énorme de ce secret ?
La force du roman se dégage essentiellement
de l’emploi de la première personne, procédé d’autant plus frappant qu’il est
écrit par une femme, Edna Mazya, née en 1949 à Tel-Aviv, metteur en scène
à succès considérée par Haaretz comme « la première dame du théâtre
israélien ». Radioscopie d’un
adultère, son premier roman, est un best-seller en Israël. Sa mère, Juive
viennoise, a certainement inspiré la figure de la mère d’Ilan, femme forte qui
offrira à son fils, à qui elle a fait subir une enfance quelque peu chaotique,
le plus beau cadeau qui soit, si tant est que l’on puisse parler de beauté dans
cette sombre et drôle histoire d’adultère, de jalousie, de meurtre et de
rédemption....
Editions
Liana Levi, 2008, pour la traduction française.
Traduit de l’hébreu par Katherine Werchowski.
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